Information

Les 12 saynètes

Pour accéder à la présentation de chaque saynète, cliquez sur la photo correspondante colonne de gauche.
Vous y trouverez l'histoire la distribution, un commentaire et un extrait pour chacune d'entre elles.

samedi 16 avril 2016

PRESENTATION


12 histoires. 
Un voyage allant du réel aux mondes imaginaires, 
intemporel, traversant les époques et l'espace. 
Drôle, tragique, poétique, décalé...

COMMENTAIRES:
 12 est né de l'envie de regrouper des saynètes déjà existantes dans un seul même recueil, comme j'avais onze pièces à mon actif, ce chiffre m'a paru évident.
J'avais en tête des idées de textes mais trop courtes pour les transformer en pièces longues, du coup, ce recueil m'a permis de les coucher enfin par écrit.
Je n'ai pas pu résister de mettre un passage de "Mona Lisa ne sourit jamais", celui-là même qui fut à l'origine de l'écriture de la pièce.
Deux des plus anciennes saynètes ont déjà été jouées : "les fantômes de Raguin" et "Après le naufrage".
Chaque saynète est indépendante l'une de l'autre, elles peuvent être jouées en totalité ou de manière sélective, sans aucune préférence d'ordre.

Exception faite pour 2 saynètes : "Sirène" et "Humain", l'une étant la suite et le miroir de l'autre, il vaut mieux les jouer chronologiquement pour une meilleure compréhension.
Bonne lecture.
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Partie I : Trois mythes en prennent un coup 
30 minutes environ

Cinq pères pour Noël                                     1 femme-  4 hommes
L’Ankou                                                        2 femmes- 2 ou 3 hommes
 Ouvert le dimanche                                      2 femmes- 1 homme

Partie II : Trois histoires dans l’air du temps
20 minutes environ

De Florence à Alexandrie                              2 hommes
Z’oiseaux et rapaces                                     2 femmes- 2 hommes
L’Espoir                                                       1 femme

Partie III : Trois histoires pour  prendre son pied
20 minutes environ

Des cailloux dans les godasses                     1 femme- 1 homme
Les fantômes de Raguin                               1 femme- 2 hommes
Le sexe anonyme                                         1 homme

Partie IV : Trois fois deux et d’eaux
20 minutes environ

Après le naufrage                                           1 femme- 1 homme
Sirène                                                            1 femme- 2 hommes
Humain                                                           2 femmes- 1 homme

La totalité des saynètes dure donc 90 minutes.

Partie I : Trois mythes en prennent un coup 30 minutes environ Cinq pères pour Noël 1 femme- 4 hommes L’Ankou 2 femmes- 2 ou 3 hommes Ouvert le dimanche 2 femmes- 1 homme Partie II : Trois histoires dans l’air du temps 20 minutes environ De Florence à Alexandrie 2 hommes Z’oiseaux et rapaces 2 femmes- 2 hommes L’Espoir 1 femme Partie III : Trois histoires pour prendre son pied 20 minutes environ Des cailloux dans les godasses 1 femme- 1 homme Les fantômes de Raguin 1 femme- 2 hommes Le sexe anonyme 1 homme Partie IV : Trois fois deux et d’eaux 20 minutes environ Après le naufrage 1 femme- 1 homme Sirène 1 femme- 2 hommes Humain 2 femmes- 1 homme La totalité des saynètes dure donc 90 minutes.

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mercredi 13 avril 2016

L'ESPOIR



Durée approximative : 6 minutes

PERSONNAGE : La navigatrice
Synopsis : Après une catastrophe écologique mondiale, la Terre a été quasiment recouverte d’eau. Des extraits du journal de bord d’une navigatrice qui tente de retrouver ses enfants.
Accessoires : Des cordes et des voiles placés de manière aléatoire sur scène.
Un pied de tomate éventuellement.
Costumes : Libre de choix
Commentaires : Un hommage aux navigateurs(trices) solitaires qui sont loin de tout. A travers une histoire d'anticipation qui mériterait d'être plus développée, la crainte d'une planète qui ne sera plus la même d'ici quelques décennies. J'ai amplifié de manière extrême la montée des eaux et ses conséquences.
Un seul en scène pour une femme qui fera parler sa fibre maternelle. 
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-EXTRAIT-

La Navigatrice
Journal de bord. 658éme jour depuis la montée des eaux.
L’espoir est une chose fragile. Comme une fleur qui ose s’ouvrir timidement entre deux gelées hivernales…Une fleur…Il me semble que ne pas en avoir vu depuis une éternité…C’est comme un souvenir qui s’estompe au fil des kilomètres …Pas croisé âme qui vive depuis deux semaines…. Je n’en peux plus de toute cette eau au dessous de moi… J’en viendrais à vendre le peu que je possède pour un bout de terre ferme…. Qui aurait crû que la Terre serait recouverte d’autant d’eau ? Des milliards de morts, des villes et des pays dévastés à peine en quelques semaines.  Seuls ont survécu les plus organisés. Voler dans les airs grâce aux vents et l’énergie solaire, pouvoir amerrir et reprendre les airs…
Les navires-éolien ont été conçu par des ingénieurs australiens à la fin du siècle dernier. Et ce qui était au départ un véhicule de luxe pour riches vacanciers est devenu un mode de survie. Une nécessité. Quasiment plus continents. L’espoir est une chose fragile. Et celui de rencontrer enfin un bout de terre, une chimère.
J’ai déjà tout raconté sur ce journal de bord au moins cent fois…
Des atolls artificiels flottant de bric et de broc, gérés par des clans où le troc devient le seul moyen d’échange. Plus de monnaies, plus de gouvernements, des anarchistes ou des pacifistes selon la chance des rencontres.
La dernière tempête a déchiré ma voile directionnelle il y a trois jours, mon navire-éolien flotte au gré des courants d’airs chauds. Je me déplace du mauvais coté d’après les instruments. La Cordillière des Andes est plus au sud-ouest.
Je dois réparer. Ils m’attendent. Là-bas…La Paz, épargnée par les eaux, à 3660 mètres d’altitude. Un des derniers refuges de la civilisation. Mes enfants sont là-bas. Comme des milliers d’orphelins dont les parents n’ont pu être emmenés lors des grandes évacuations.
Il fallait protéger les plus jeunes. Sauvegarder l’espèce humaine.
Le monde se meurt mais nous survivons malgré tout.
Je dois réparer. Le navire-éolien est ma seule ressource pour retrouver ma fille et mon fils. Leur père a payé de sa vie cette embarcation. Dérobée il y a un an, à un clan de pirates aux environs de l’ancienne Tanzanie, au Mont Kilimanjaro.
J’ai déjà tout raconté sur ce journal de bord au moins cent fois…
Il me manque chaque jour. J’ai peur d’oublier son visage. Je revois son regard clair. L’’espoir au fond de ses yeux…et la certitude de retrouver nos enfants.
Une balle l’a touché en pleine poitrine alors que nous avions mis le navire-éolien en marche. Nous avions saboté le système de décollage des autres véhicules. Ils n’ont jamais pu nous rattraper…Mais cette balle oui.
Les balles des armes volent haut et loin…
Il est mort dans mes bras après plusieurs heures d’agonie.  Il m’a dit : « Laisses le vent te porter ». Ça a été ses dernières paroles. C’est ce qui se passe désormais… le vent m’emporte plutôt qu’il ne me porte. Je ne contrôle plus mon cap. L’Atlantique me paraît infini. Je dois réparer.
Repérer un atoll quelque part sous cette masse nuageuse. Une nouvelle tempête me serait fatale. Je le sais. Le navire-éolien n’y résistera pas.
Je l’avais baptisé « Hope »…espoir en anglais. L’espoir est une chose fragile. Comme une fleur qui ose s’ouvrir timidement entre deux gelées hivernales…

La Navigatrice
Journal de bord. 660éme jour depuis la montée des eaux.
J’ai pu réparer. Un petit atoll, aux environs de ce qui fut la Floride. Pire que celui où je m’étais ravitaillé deux semaines avant. Il flottait difficilement prenant l’eau à certains endroits.
Et surtout, dirigé par uniquement des enfants. Le plus vieux n’a que quatorze ans. Le dernier adulte est mort de dysenterie il y a quelques mois.

lundi 11 avril 2016

Z'OISEAUX ET RAPACES



Durée approximative : 8 minutes

PERSONNAGES :
Les moineaux :
-       Johnny
-       Tommy
Les rapaces :
-       Mathilde
       Irène


Synopsis : Deux moineaux attendent de casser la croûte dans un parc. Leur déjeuner va être interrompu par l’arrivée de deux rapaces.

Décor : libre de choix.
Exemple : Banc ou branche d’arbre sur lesquels sont « perchés » les moineaux au départ.
Commentaire : Un article relatant la présence d'aigles royaux dans les grattes ciels de New-York a titillé mon imagination. Le grand prédateur de la chaine alimentaire des oiseaux doit sûrement donner des plumes blanches à ses petits frères et à toute la faune de la ville et des parcs. L'occasion pour les comédiens et les comédiennes de mimer les deux espèces à travers un sketch plein d'humour.
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 -EXTRAIT-

Un comédien  est en place à cour. Il regarde face public. Il lâche quelques « piou » avec de grands yeux. Un second, venant de jardin, vient le rejoindre.

Tommy : Piou !
Johnny : Piou !
Tommy : Piou !
Johnny : Piou !
Tommy : Piou !
Johnny : Oui… bon… tu veux quoi ?
Tommy : Il y a des trucs à picorer ici ?
Johnny : Pas encore.
Tommy : Pas encore ? Ça veut dire quoi pas encore ?
Johnny : Humaine à six heures. Piou ! En train de manger son sandwich…Poulet, crudité et fromage.
Tommy : On peut partager ? Piou ! J’aimerais bien casser la graine.
Johnny : Je prends le fromage et la tomate.
Tommy : Et moi le poulet, donc ?
Johnny : Ouais. Je ne mange pas mes cousins… Piou ! Même morts…
Tommy : Ah ?  C’était ton cousin ? Piou ! Condoléances.
Johnny : Piou….t’es un sacré moineau toi…

Ils fixent face public en lâchant des « piou » de temps en temps.

Cie Prêts-textes-juillet 2017- Sainte Marie (La Réunion)
Tommy : Elle en a encore pour longtemps ?
Johnny : Je ne sais pas. Piou ! La moitié du sandwich y est déjà passé.
Tommy : Ouais, on va encore récolter que les miettes, c’est couru d’avance.
Johnny : Pas sûr.
Tommy : Pas sûr ? Piou ! Pourquoi pas sûr ?
Johnny : Elle a l’air de ralentir.
Tommy : Ah ? J’ trouve pas…
Johnny : Piou ! Je l’ai repéré depuis qu’elle s’est assise et je te dis qu’elle ralentit.
Tommy : Tu as dit « qu’elle a l’air de ralentir ». Pas qu’elle ralentit.
Johnny : Tu as l’air chiant Tommy mais finalement.. Piou ! Tu n’en as pas seulement l’air.



Tommy regarde face public en sautillant comme un moineau sur sa branche.

Tommy : Piou ! Regardes !
Johnny : Ouais …. Piou ! Encore une bouchée…
Tommy : Elle va tout becqueter, c’est sûr !
Johnny : Elle va caler…
Tommy : Piou !….et bien ça a pas l’air….au fait, Johnny ?
Johnny : Quoi ?
Tommy : Tu es au courant pour Samy ?
Johnny : Quoi Samy ?
Tommy : Il s’est fait avoir.
Johnny : Piou !… n’importe quoi.
Tommy : Si ! Il paraît qu’il s’est fait avoir. Piou !
Johnny : Ah ! « Il parait » maintenant…
Tommy : Comme je te dis.
Johnny : C’est le plus rapide d’entre nous. Impossible. Piou ! Et il se serait fait avoir quand ?
Tommy : Oh regardes ! Piou ! La poubelle ! Elle l’a mis dans la poubelle !
Johnny : Merde….Tant pis ! A moi les miettes ! Piou !

Ils se déplacent  en écartant juste les mains le long du corps et viennent manger au bord de scène. Ils picorent à la manière des oiseaux lâchant des « piou » entre deux becquetés.

Tommy : Piou ! Y’a pas grand-chose !
Johnny : Arrêtes de te plaindre et picore !
Tommy : D’ac. Mais…
Johnny : Quoi ?
Tommy : Le reste de sandwich au fond de la poubelle…tu crois que…
Johnny : Piou ! Tentes ta chance, moi c’est niet. Je préfère les miettes.
Tommy : Ouais je sais c’est risqué… Piou ! Un endroit clos, pas beaucoup de place pour décoller au cas où…
Johnny : Comme tu dis. Piou ! C’est comme ça qu’il s’est fait avoir Samy ?
Tommy : Piou ! Non c’est à cause du bus…
Johnny : Quoi le bus ? Il s’est pris un bus ?
Tommy : Non, l’autre grand machin à tête blanche a fondu sur lui. Piou !
Johnny : Et… ? C’est le bus ou la tête blanche ?
Tommy : Samy a décollé, il l’a vu arriver de loin, tu penses….
Johnny : Et … ?
Tommy : Mais il n’avait pas vu le bus sur sa trajectoire. Du coup, il a fait un écart et… Piou !
Johnny : Piou ? Il s’est pris une voiture en face donc.
Tommy : Non la tête blanche l’a eu ! Piou ! A cause du bus !
Johnny : N’importe quoi ! Piou !
Tommy : Piou ! Comme j’t dis !
Johnny : J’ai vu Samy esquiver deux vélos et un camion poubelle avec une tête blanche à ses trousses et là, un simple bus l’aurait eu ?
Tommy : Piou ! Comme j’t dis ! Et ce n’est pas le bus, c’est la tête blanche. Une mauvaise trajectoire, ça peut arriver à tout le monde.
Johnny : Et tu as tout vu ?
Tommy : Non…c’est le pigeon de la place de l’horloge qui…
Johnny : Piou ! Ça va j’ai compris….N’importe quoi…

Ils picorent de nouveau. Tommy regarde en l’air vers une poubelle imaginaire en lâchant un « piou » plaintif.

Tommy : Bon alors ce sandwich ?
Johnny : Quoi le sandwich ?
Tommy : On ne va pas se contenter des miettes…
Johnny : Piou ! Oublie.
Tommy : Tu pourrais y aller et moi je fais le guet.
Johnny : C’est ça… Piou ! Et pourquoi ce serait moi ?
Tommy : J’ai une meilleure vue et tu es plus costaud pour sortir tout le quignon de pain. Piou !
Johnny : Oublie. Si tu le veux, tu vas le chercher.
Tommy : Allez…t’en as pas marre de récolter que des miettes.

Deux comédiennes, bras largement déployés, viennent des coulisses en fond de scène. Elles devront imiter deux aigles royaux

Johnny : Piou ! Alerte ! Piou ! Têtes blanches en vue !
Tommy : Piou ! Maman ! Piou ! Piou !

Cie Prêts-textes-juillet 2017- Sainte Marie (La Réunion)
Ils s’enfuient chacun de leur coté à cour et à jardin. Elles prennent leur place sur scène. Elles rouspètent brièvement en lâchant des « Ahow ! » d’aigle royal tout en cherchant les moineaux disparus.

Irène : Ahow !  Raté !
Mathilde : Evidemment raté ! On a fondu ensemble sur eux. Tu n’as pas vu que je les avais repérés la première ?
Irène : Non désolé, Mathilde…
Mathilde : Ahow !  Non désolé Mathilde….Non désolé Mathilde… c’est tout ce que tu sais dire.